À la conquête de Dakhla

Janvier 2021, en compagnie de mes amis. Nous avons pris la route pour Dakhla à bord de nos huit véhicules tout terrain 4x4, avec pour objectif de maximiser les pistes et les aventures hors des sentiers battus. Notre aventure extraordinaire a débuté tôt le matin à Marrakech, où, après un copieux petit-déjeuner à 6 heures du matin, nous nous sommes lancés sur la route en direction d'Agadir, puis Guelmin. Notre destination ultime : Dakhla.
Marrakech a été le point de départ d'un voyage qui promettait d'être riche en paysages variés et en découvertes. Nos 4x4 ont rugi sur la route alors que nous quittions la ville rouge, passant de paysages montagneux à des plaines arides parsemées d'oasis verdoyantes. Les panoramas changeants ont renforcé notre anticipation pour la suite de l'expédition.


Notre première pause pour le déjeuner a eu lieu à proximité de Guelmin, au bord de l'oued Sayad. C'est là que nous avons eu l'opportunité de déguster un pique-nique en plein air, entourés par la beauté naturelle de l'endroit. Les montagnes majestueuses en toile de fond et les eaux paisibles de l'oued ont créé un cadre idyllique pour un repas en pleine nature.
Après avoir repris la route, notre périple nous a menés à Tantan, une ville au riche passé historique. 

Tantan était autrefois un point de départ pour les caravanes transsahariennes, un lieu de rencontre entre les cultures et le commerce. Notre pause-café dans cette ville dynamique nous a permis d'apprécier la saveur locale tout en admirant les influences historiques qui ont façonné cette région. Tantan offre également des sites touristiques captivants, notamment le musée municipal, qui retrace l'histoire riche de la région, ainsi que le parc Hassan II, un espace verdoyant paisible pour une pause relaxante en plein air.

En cours de route, nous marquons un arrêt au Trou du Diable, un gouffre impressionnant d'environ trente mètres de diamètre. Celui-ci est relié à la mer, et au fil des années, les vagues ont sculpté une arche naturelle qui le relie à l'océan.

La journée s'est terminée avec notre arrivée à Akhfenir, un petit village au cœur du Maroc sur la côte atlantique. Nous avons été accueillis chaleureusement par les habitants locaux qui nous ont ouvert les portes et nous ont offert une expérience qui nous a laissé émerveillés.
Après une nuit de repos bien méritée à Akhfenir, nous nous sommes levés tôt, à 6 heures du matin, pour un petit déjeuner revigorant avant de reprendre la route en direction de Dakhla. Notre aventure se poursuivait, et l'excitation montait à mesure que nous approchions de notre destination.

Notre route nous a conduits à Laâyoune, où nous avons fait une pause-café. Laâyoune est la plus grande ville du Sahara Marocain et possède une histoire fascinante en tant que point de rencontre de nombreuses cultures. Vous y trouverez des sites historiques tels que le monument Al Massira, qui commémore la Marche verte de 1975. Cette marche a été un événement clé dans l'histoire du Sahara marquant son rattachement au Maroc. Laayoune a connu un développement économique important. On a pu observer les différentes infrastructures modernes, des zones industrielles et des investissements dans divers secteurs.


Puis la route nous a appelé en direction de Dakhla. Les paysages qui se déployaient devant nous étaient tout simplement époustouflants. Les dunes de sable doré, les vastes étendues désertiques et les lagunes scintillantes formaient un tableau à couper le souffle à chaque tournant de la route, la mer à droite et le désert à gauche. 

Pour notre déjeuner, nous avons choisi de faire une pause dans un petit port de pêche isolé appelé L'Bir. Là, au bord de l'océan Atlantique, nous avons dégusté un barbecue en plein air sur la plage, entourés par des dizaines d’embarcation de pécheurs et par le bruit des vagues et l'air salin. C'était un moment de pur bonheur, où la convivialité et la détente étaient à l'honneur.
Après notre repas, nous avons repris la route, qui se dessine sans fin, écoutant la musique du vent et la danse des paysages, la mer à droite, le désert à gauche, le soleil au zénith. Notre voyage se poursuit, une ode à la nature, une épopée, une aventure sûre jusqu'à Dakhla. La ville est un joyau situé au bord d'une lagune spectaculaire. Notre arrivée a été couronnée par un coucher de soleil magique, qui teintait le ciel de nuances d'orange et de pourpre. Nous savions que notre aventure ne faisait que commencer.

La dune blanche avec marée haute

Dakhla, en plus de ses paysages sublimes, offre de nombreuses activités, comme la planche à voile et le kitesurf en raison de ses vents réguliers. La ville est également réputée pour ses fruits de mer frais et son atmosphère décontractée.
Après une nuit de repos bien méritée au pk 25 de Dakhla. Le lendemain matin, nous nous sommes levés pleins d'enthousiasme pour visiter l'emblématique Dune Blanche, un trésor naturel de la région. Cependant, cette escapade n'a pas été sans son lot de défis, car les dunes de sable ont réservé quelques surprises.
La Dune Blanche, située près de Dakhla, une merveille naturelle, en fonction de la marée, elle peut être entourée par la mer comme une ile, ou lorsque les eaux s’éloignent, elle devient un monument entouré d’une esplanade géante de sable et c'est à ce moment que nos 4x4 ont été mis à l’épreuve.
Défis sur le Sable : L'Aventure à l'État Pur
Pour atteindre la Dune Blanche, nous avons dû surmonter plusieurs obstacles. Le sable, parfois mêlé à l'eau en raison de la proximité de la mer, nous a réservé quelques surprises. Les 4x4 ont dû affronter des zones d'embourbage, où les roues semblaient s'enliser dans le sable mou. Heureusement, notre équipement spécialisé, y compris des sangles et des treuils, s'est avéré être une ressource précieuse.
La scène s'ouvre sur un paysage saharien impitoyable, où la terre et le sable semblent s'étendre à perte de vue. Ma caméra suit les 4x4 nous suit alors qu'on avance avec détermination sur un terrain sans route ni piste clairement définie. La tâche est titanesque, car la Dune Blanche est le trésor recherché, mais elle se dérobe dans un désert aride et capricieux.

Ceci est une photo à coté de la dune blanche pour apprécier la dificulté du terrain

Le sol est sablonneux et souvent humide, un mélange exigeant qui met à l'épreuve les compétences des conducteurs et l'endurance de nos véhicules tout-terrain. Ma caméra capte l'instant où 3 véhicules s'enlisent, luttant pour avancer dans le sable mouvant. Chaque voiture ensablée, déterminée à défier la gravité, pèse jusqu'à trois fois son poids. L’ensemble se démènent, utilisant chaque once de puissance de traction pour sortir leur camarade de ce piège de sable insidieux.
La première tentative de sauvetage commence. On se met immédiatement en action, faisant preuve de sang-froid et de savoir-faire. Les câbles sont sortis, et plusieurs véhicules se rassemblent pour former une chaîne humaine de métal, reliant leurs forces pour créer une adhérence au sol supplémentaire. Toutefois, au moment critique, l'un des câbles se détache brusquement, provoquant une sacrée peur et un échec momentané.
La tension monte alors que nous aventuriers font preuve de résilience. On réajuste les câbles, se remobilisent, et reprennent la tentative de sauvetage. Mais alors que les 4x4 redoublent d'efforts pour tirer le véhicule ensablé, un pneu cède, sortant bruyamment de sa jante. C'est un coup dur, mais nous savions que l'abandon n'est pas une option.

Avec une détermination inébranlable, on se lance dans la réparation du pneu. Les outils volent, les mains s'activent. Le pneu est remis en place, solidement fixé, et les câbles sont à nouveau tendus.


La matinée s'écoule lentement, la sueur et l'effort sont palpables, mais la solidarité du groupe est inébranlable. La scène montre l'intensité de ce défi en plein désert, montrant comment la persévérance, l'équipement spécialisé et l'ingéniosité humaine peuvent surmonter les obstacles les plus redoutables.

Naviguer dans les dunes est une aventure en soi. Les pilotes ont dû faire preuve de compétence et de persévérance pour trouver le meilleur chemin à travers les dunes en constante évolution. La nature changeante du sable a rendu notre exploration encore plus captivante.

Finalement, nous avons atteint la Dune Blanche. La récompense en valait la peine. Le panorama qui s'offrait à nous était tout simplement inoubliable. Les dunes s'étendaient à perte de vue, offrant des vues panoramiques sur la mer d'un côté et les plages de l'autre. Le contraste entre le sable doré et les eaux azur était à couper le souffle.

Photo prise du haut de la dune blanche vers la face arrière


Notre aventure à la Dune Blanche a été l'occasion de défier la nature et de renforcer notre détermination à explorer les coins les plus reculés du Maroc.

Le lendemain, notre objectif était de découvrir la fascinante Sebkha d'Imlili, une escapade qui allait nous prendre toute la journée.

La Sebkha d'Imlili est un trésor naturel méconnu du Maroc, situé à proximité de Dakhla. Il s'agit d'une étendue de marais salants et de lagunes qui s'étend sur des kilomètres, créant un écosystème unique en son genre. La région est un havre pour la faune et la flore locales, avec des flamants roses majestueux et d'autres oiseaux marins qui trouvent refuge dans ses eaux.

Notre aventure a débuté tôt le matin, alors que nous nous aventurions plus loin dans le désert en direction de la Sebkha d'Imlili. La route était ponctuée de paysages désertiques en constante évolution, avec des dunes de sable doré à perte de vue. L'excitation montait à mesure que nous approchions de notre destination.

Au cœur du désert, une dépression s'étend, le sol souvent imprégné de sel, une mémoire de son passé intimement lié à la mer, qu'elle fut autrefois une lagune ou un estuaire. Celle d'Imlili, nichée non loin de Dakhla, s'étend sur 12 kilomètres de long pour 3 de large, un paysage sculpté par près de 160 points d'eau hypersalée qui puisent directement dans la nappe phréatique. Ces mares salines, à première vue stériles, renferment pourtant une vie étonnante.

Il est surprenant de constater la diversité de cet écosystème. Environ la moitié de ces mares abrite de petits poissons aux origines sub-sahariennes, mais aussi des crevettes et des escargots.

Sebkha d'Imlili


Pourtant, il est difficile de ne pas être émerveillé par la résilience de cet environnement en apparence simple et donc, en supposée fragilité. Après tout, ne dit-on pas que la diversité est source d'adaptabilité ? Ici, dans ce décor qui a vu la désertification s'intensifier au fil des années, une certaine stabilité s'est maintenue pendant des millénaires.
En ce qui concerne les poissons, leur survie dans ce milieu extraordinaire est le fruit d'un fonctionnement unique. Chaque mare abrite une population spécifique, formant une sorte de "métapopulation". Si l'une de ces populations venait à disparaître, une autre la remplacerait lors des inondations consécutives aux pluies diluviennes occasionnelles dans la région. C'est ainsi qu'une population unique et homogène aurait cédé depuis longtemps à la pression de la sélection naturelle au sein de ce milieu singulier.

Notre journée d'exploration intensive de la Sebkha d'Imlili a été une expérience spéciale. Elle nous a permis de nous reconnecter avec la nature et d'apprécier la beauté sauvage du Maroc. Après une journée bien remplie, nous sommes rentrés à Dakhla, épuisés mais comblés.

Notre aventure à Dakhla atteignait un nouveau sommet d'authenticité. Après avoir exploré la Sebkha d'Imlili, notre groupe d'amis, fidèles Adventures in Morocco, a décidé de vivre une expérience unique. Nous avons choisi de passer la nuit dans une tente traditionnelle, au cœur du désert, sous la généreuse hospitalité d'un guide local. C'était la meilleure façon de goûter à la vraie vie des habitants locaux.
Alors que le soleil se couchait sur le désert de Dakhla, nous avons trouvé un guide local qui a accepté de nous héberger dans sa grande tente traditionnelle. C'était une opportunité rare de découvrir la vie des nomades et de vivre une expérience authentique.
Sous la tente, nous avons partagé un repas délicieux préparé par notre hôte, composé de plats locaux savoureux. La soirée s'est prolongée autour d'un feu de camp, où nous avons échangé des histoires et des chansons avec nos hôtes locaux. La magie d'une nuit étoilée dans le désert est indescriptible.



Plage Portorico sur le chemin du retour de Sabkhat Imlili

Notre aventure à Dakhla se poursuivait avec une énergie renouvelée, car nous avions encore tant de merveilles à découvrir. Le lendemain matin, nous nous sommes réveillés dans le désert marocain, sous un ciel étoilé éblouissant. Après un petit déjeuner riche en saveurs locales, nous nous sommes lancés dans une journée d'exploration qui nous a conduits à la Source d'Asmae et à l'île du Dragon.

Notre première destination du jour était la Source d'Asmae. Au cœur du désert, cette source thermale demeure un trésor préservé. Les eaux chaudes, atteignant une température avoisinant les 38°C, surgissent d'un modeste tuyau dirigé directement vers vous. Toutefois, il est essentiel de tenir bon votre maillot, car la pression de l'eau est vigoureuse, offrant ainsi un bain tonifiant, mémorable à coup sûr !
Il est vrai que l'atmosphère dégage une odeur d'œuf légèrement putréfié, loin d'être des plus agréables. Cependant, il faut rappeler que cette eau naturellement sulfureuse est reconnue pour ses bienfaits thérapeutiques. Elle offre un soulagement précieux pour diverses affections, en particulier les problèmes de peau et les troubles respiratoires. Une raison convaincante de céder à la tentation et de s'imprégner de cette expérience unique. C’est ce que nous avons fait et c’était super.

L'ile de dragon pendant une marée basse


Après avoir quitté la Source d'Asmae, nous avons pris la direction de l'île du Dragon. Cette île, nommée ainsi en raison de sa forme particulière, est un paradis pour les amoureux de la nature. Elle est située au cœur de la lagune de Dakhla et est accessible en bateau ou à pied.
Malgré son nom évoquant une créature légendaire redoutable, est tout sauf effrayante. Au contraire, elle réserve d'agréables surprises.
À marée haute, cette île se dresse fièrement au milieu de la mer, entourée d'une myriade de kitesurfeurs dont les voiles virevoltent gracieusement. Les eaux de la lagune qui l'entoure sont réputées parmi les plus poissonneuses du monde.

Mais que peut-on bien faire sur ce petit bout de terre inhabité, accessible à pied à marée basse. Les possibilités sont aussi nombreuses que tentantes : grimper le promontoire rocheux pour profiter d'une vue spectaculaire, s'offrir un bain d'argile blanche, abondamment présente sur l'île, avant de se prélasser dans les eaux cristallines, partir à la recherche de coquillages, ou simplement se laisser emporter par le charme naturel de ce lieu unique.
L'île du Dragon est un endroit où la faune et la flore prospèrent. Nous avons eu l'occasion d'observer des oiseaux migrateurs, des flamants roses et d'autres espèces d'oiseaux marins qui trouvent refuge sur l'île. Les eaux entourant l'île sont riches en vie marine, ce qui en fait un lieu privilégié pour la plongée et l'observation des fonds marins.

Après une journée mémorable passée à explorer l'île du Dragon, nous sommes retournés à Dakhla en bateau, en traversant les eaux turquoise de la lagune. C'était une fin parfaite pour une journée d'aventures inoubliables.

La sonnerie du retour a retenti, signifiant notre départ imminent de Dakhla pour regagner nos vies quotidiennes. 

J'espère que ce récit vous a plongé au cœur de nos multiples aventures et qu'il a brillamment illuminé l'intensité de nos expéditions.



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