Une belle journée qui se termine avec...
Aujourd’hui, j’ouvre une parenthèse entre deux grandes excursions.
Celle que je viens de terminer dans mon article précédent, et la prochaine qui abordera la découverte de Merzouga et ses alentours.
Une parenthèse au cours de laquelle je voudrais vous raconter une de mes mésaventures.
Mais avant, je voudrais partager avec vous une petite réflexion qui me taraude en se moment.
Souvent des situations de monotonie s’imposent à nous, et où le sens ou le plaisir de vivre semble disparaît.
Lorsqu’on est fatigué de mener une vie simple, répétitive, que l’on a marre du même petit déjeuner servi à la même heure, au même endroit et de la même façon, quand on est las des idées qui tournent en boucle dans nos réflexions.
Le changement est l’unique remède efficace pour retrouver le charme de la vie. Mais attention le changement à répétition pourrait aussi créer la monotonie et les mêmes effets de cette vie simple tant décriée.
Le changement dont je parle est bien celui qui nous fait passer d’un état de lassitude à un état différent, nous permettant de reprendre notre vie simple et normale d’une façon plus joyeuse.
On ne peut éprouver le bonheur que si on goûte son opposé.
Pour apprécier une bonne nuit de sommeil, il faut passer une journée pleine d’efforts et de fatigue. Sans faim, les meilleurs plats ne sauraient être délicieux.
C’est on revenant d’un voyage mouvementé que l’on réalise le bonheur d’une vie simple et tranquille, la monotonie devient un bonheur, le temps que le changement se fasse oublier.
De retour de notre escapade du nord et après quelques jours, de repos et de vie normale qui m’a tant manquée.
Un Dimanche du mois d’août, nous partîmes, mes amis et moi, à la recherche de plages vierges et sauvages. Notre destination fût la région de Kénitra, non loin de nos demeures. Juste ce qu’il faut pour une journée du week-end qui précède une semaine de travail, de sérieux et de professionnalisme.
L’Oued Sebou trouve son embouchure sur l’océan Atlantique à Kenitra, la rive sud donne sur la plage de Mehdia tandis que la rive nord donne sur la plage de Chlihat, toutes les deux sont des plages publiques. Quant à nous, ce jour là, nous avons parcouru une vingtaine de km au nord vers Chlihat plage sur la côtière, puis on a pris une piste en direction de la mer. Nous avons traversé des champs et des fermes.
Soudain le paysage a pris un autre aspect. Nous n’avons pas cru nos yeux, des dunes énormes à la Merzouga placées en face d’une plage vide, sauvage de plusieurs kilomètres. Une partie du Sahara à été déplacé ici, à côté d’une infinité de champs.
Pour nous c’était le paradis des 4×4. Un endroit où on pouvait faire tous les exercices de conduite sur le sable.
Après une petite heure d’entraînement, nous nous sommes posés, parasols, tables de pique-nique, serviettes pour une séance de bronzage, de natation et de repos.
Nous étions 3 véhicules. Pas de réseau téléphonique. Vers les coups de 14h l’un de nos amis est parti nous chercher des sandwichs, et moi, j’ai démarré ma voiture pour faire un petit tour. Jusqu’à présent, la sortie se déroulait super bien.
Fier de mon expérience, je me permettais, de rouler sur le sable mouillé à côté des petites vagues en fin de course. Et c’est le début de ma mésaventure. Comme si le sable est devenu mouvant, mes quatre roues aspirées.
La voiture s’arrêta brusquement, chaque accélération l’enfonçant davantage.
L’activation de toutes les options du 4×4 est https://vaine.je/ descends et appelle le deuxième véhicule pour me tracter. Là encore, pas de chance. Il ne démarre plus suite à un problème technique.
Je me retrouve seul, coincé face à la marée montante.
Le pire est à venir, et je préfère lui réserver l’article de demain pour avoir plus de place pour les photos et les vidéos qui racontent ce périple si spécial.
Les tentatives de sauvetage
Me voilà seul, entrain de regarder ma Jeep Grand Cherokee s’enfoncer lentement, aspirée par le sable.
C’est à cet instant là que j’ai compris le sens de l’expression ‘seul au monde‘,
mais en fait, personne n’est jamais réellement seul au monde, sauf que dans certaines situations, ce sentiment prend le dessus….
Là, en ce moment, où l’on se trouvait , il n’y avait personne, c’est simple , on était bien seuls, uniquement nous quatre.
Bien évidemment ce n’était pas le moment de baisser les bras, armé de courage je repris le volant, mes amis poussaient et moi à la manœuvre….. en vain !
Plus les minutes passaient, plus les vagues grandissaient, devenant de plus en plus puissantes et nos craintes s’amplifiaient devant notre impuissance.
Soudain, nous entendîmes le bruit d’un moteur. C’était la troisième voiture dont les occupants étaient allés chercher de quoi nous sustenter, pendant que nous étions en train de nous amuser. Rapidement ils ont compris la gravité de la situation. Le véhicule ayant un treuil je me suis jeté sur le câble pour le raccorder à l’arrière de ma Jeep.
Tous, sans réfléchir, et très rapidement nous avons commencé la procédure du tractage. Je pris le volant pour aider la voiture qui tirait, les autres poussant de devant.
Ma voiture ne bougeait pas d’un centimètre, le châssis profondément enfoncé dans le sable, c’est l’échec de la première tentative de sauvetage.
Le problème qui se posait c’est que même si la marée baissait, de toute les façons la voiture ne bougera point.
La deuxième tentative commence. Il était déjà plus de 16h. Le véhicule quasiment à moitié englouti, l’eau s’étant infiltrée à l’intérieur.
Comme la batterie et les cartes électroniques se trouvaient sous mon siège, la voiture ne répondait plus carrément morte!
Que faire?
Je demeurais combatif malgré mon grand désarroi. Mes amis étant partis chercher de l’aide dans les champs alentours, nous, l’équipe sur place, assis sous notre parasol, nos sandwichs à la main, étions en train de contempler mon 4×4 adoré se baigner, bouger et bercer dans cette immense étendue d’eau qui l’entourait. A chaque passage de vagues, la mer tentait d’arracher le véhicule, mais avec ses 2,6 tonnes plantées dans le sable, il a pu résister à ce jeu qui a duré plus d’une heure.
Nos compagnons sont revenus avec une dizaine de personnes et un tractopelle. Pas vraiment convaincu, son propriétaire a tout de même consenti de nous aider.
La marée est maintenant basse, le sable toujours impraticables et le véhicule ne démarre plus. On accrocha une corde bien résistante à la grande pelle de l’engin et à l’arrière de mon véhicule, qui réussit à le soulever et le déplacer de quelques mètres.
La lueur d’espoir qui commençait à poindre à vite disparu quand le tractopelle a commencé à s’ensabler, ses énormes roues tournant dans le vide. On s’est retrouvé avec deux véhicules immobilisés, le sauveur et le naufragé.
Le coucher du soleil, annonçait la fin d’une journée éprouvante et terrifiante.
Nous n’avions plus de solution et malgré cela, nous avons continué les manœuvres sans résultat.
A minuit, les deux véhicules étaient encore bloqués, nous les avons abandonné à la merci des marées mais sous la protection des gardes côtes, que je remercie de tout mon cœur pour leur aide si précieuse dans ce moment de grande détresse.
Echec après échec, nous avons fini par partir dans l’espoir de pouvoir sortir le véhicule le lendemain.
Ce soir je suis fatigué, je vous raconterai demain la fin de cette mésaventure.
Suite et fin de la mésaventure
Précédemment, je vous ai raconté l’ensemble des tentatives de sauvetage de ma voiture, sans résultat, nous l’avons laissé dans du sable entourée des vagues, et nous sommes partis accusant échec après échec.
De retour à la maison après deux bonnes heures de route, je n’arrivais toujours pas à accepter ce qui venait de m’arriver. C’était comme un rêve.
Les circonstances se sont agencées parfaitement pour que ça arrive. Normalement à trois véhicules, le risque était minime, en un clin d’œil on pouvait sortir le véhicule du sable ou de l’eau, sans effort.
En effet, nous étions équipés de treuils, de sangles et de plaques à sable. Mais au moment ou l’une des voiture nous a quitté pour nous chercher des sandwichs, le deuxième véhicule est tombé en panne. Là, je suis devenu vulnérable, puis je me suis enfoncé dans le sable au même moment la marée montait en vitesse. Bonjour la chance.
Bref, j’ai quand même réussi à m’endormir en acceptant la situation, de toutes les façons, je n’avais pas le choix.
Par contre, pendant mon sommeil, j’ai dû faire plusieurs cauchemars, d’un côté les vagues pouvaient aspirer ma voiture et de l’autre côté j’avais peur qu’elle soit vandalisée.
Le lendemain, un lundi où je suis supposé être au travail, afin de préparer le programme de la semaine avec mes collaborateurs, j’étais en train d’envisager plusieurs scénarios pour pouvoir sortir ma voiture de cette plage lointaine, isolée et sauvage.
Il fallait tracter la Jeep sur 1 km, dans le sable, en traversant des dunes énormes tout en sachant que non seulement un tractopelle n’a pas pu la tirer la veille, mais aussi il ne pouvait escalader les dunes par lui-même.
J’avais réuni une équipe de 10 personnes avec lesquelles nous avons étudié plusieurs possibilités avant de prendre le départ.
A la dernière minutes, j’ai eu l’idée d’acheter un câble métallique de 300 mètres ainsi que plein d’autres accessoires de raccordement.
Une fois sur place, nous avons fait le tour des fermes à la recherche de tracteurs puissants. Tous les villageois étaient au courant de l’incident de la veille, ce qui nous a facilité la tâche. Plusieurs personnes se sont portés volontaires pour nous prêter main forte. Et nous avons pu rassembler 3 tracteurs de dernière générations, et les plus puissants.
Ils nous ont suivis jusqu’à la voiture, Dieu merci, je l’ai trouvée intacte bien installée sur le sable et au même endroit.
Nous avons accroché le 4×4 à deux tracteurs avec des cordes et ils ont réussi à la tracter sur 500 mètres. Une fois arrivés à la grande dune, les engins ont ralenti, non pas par manque de puissance mais à cause du sable, leurs roues commençant à tourner dans le vide et à s’enfoncer petit à petit dans le sable. Impossible d’avancer.
A ce moment précis, j’ai pu activer le deuxième plan. Vu que j’avais le câble métallique de 300 mètres, j’ai libéré les engins et je leur ai demandé de se placer en haut de la dune où la surface est plate. Ils étaient pratiquement à 200 mètres de ma voiture, j’ai donc utilisé le câble pour attacher ma Jeep à l’un des tracteurs, puis attacher le premier au deuxième afin de combiner leur puissance.
Le plan a fonctionné, l’espoir est revenu et la voiture a réussi à gravir la dune sans problème.
Une fois arrivé à la route goudronnée, j’ai fait venir un véhicule de dépannage pour la remorquer jusqu’à Rabat.
Il était 17h, je l’ai déposé chez mon garagiste.
C’était une expérience difficile mais très enrichissante.
Bousfiha mohammed (Smartedge Adventures)
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